Le prélèvement à la source sera mis en place à compter du 1er janvier 2019
Les versements sur un PERP ont-il un intérêt en 2018, année dite « blanche » ?
Pour rappel, le PERP (Plan d’Epargne Retraite Populaire) est un produit d’épargne permettant d’obtenir, à compter du départ en retraite, un revenu complémentaire et régulier (capital constitué est reversé sous forme d’une rente).
Les versements effectués sur un PERP permettent de bénéficier d’une déduction fiscale. Le gain fiscal va dépendre de la tranche marginale d’imposition (TMI) dans laquelle le contribuable se situe.
A titre d’exemple : M. X est imposable dans la tranche à 30%. Il décide d’effectuer un versement de 2.500 € sur son PERP. Economie d’impôt de 750 € (2.500 € x 30%), ce qui équivaut à ne débourser réellement qu’une somme de 1.750 € pour le versement d’une cotisation retraite d’un montant de 2.500 €
Que va-t-il se passer avec le passage au prélèvement à la source et « l’année blanche pour 2018 » ?
Avec la transition vers le prélèvement à la source qui entrera en vigueur le 1er janvier 2019, les revenus de l’année 2018 ne seront pas soumis à l’impôt (à l’exception des revenus dits exceptionnels), d’où l’appellation « année blanche ».
Comment cela se passe en pratique ? Comme chaque année, une déclaration sur les revenus 2018 devra être réalisée en mai 2019. L’administration fiscale déterminera un crédit d’impôt spécifique dit « Crédit d’Impôt de Modernisation du Recouvrement (CIMR) » pour annuler l’impôt relatif aux revenus courants (salaires, retraites, loyers …). Les revenus dits « exceptionnels » (revenus de placements, primes exceptionnels etc…) resteront imposés.
En conséquence, y-a-t-il un intérêt à réaliser un ou des versement(s) sur un PERP en 2018 ? En raison de « l’année blanche », l’intérêt d’effectuer un versement sur le PERP est moindre car la déduction fiscale est inopérante puisque l’impôt est annulé. Toutefois, ce versement conserve une utilité dans deux cas :
– Vous avez réalisé des revenus exceptionnels : les versements effectués en 2018 sur le PERP vont permettre de diminuer l’impôt mais de manière moins importante que sur une « année classique ». En effet, l’impôt calculé sur les revenus exceptionnels ne dépendra pas de la tranche marginale d’imposition mais du taux moyen d’imposition global qui est plus faible.
– Vous avez effectué un/des versement(s) sur votre PERP en 2017 : le gouvernement a prévu des mesures transitoires afin d’éviter une décollecte importante sur le PERP en 2018 en raison de l’absence ou du moindre de gain fiscal sur l’impôt relatif aux revenus 2018. Ainsi, si le contribuable ne verse pas ou peu sur son PERP en 2018, la déduction des versements effectués en 2019 sur le PERP sera limitée.
Autrement dit, si vous effectuer un versement plus faible en 2018 qu’en 2017 et que vous verser plus en 2019 qu’en 2018 : la déduction de 2019 sera égale à la moyenne des versements 2018 + 2019.
Il conviendrait donc :
– Soit de verser sur le PERP en 2018 une somme au moins égale à celle versée en 2017 afin de pouvoir obtenir la déduction maximale des versements de 2019. A noter que les sommes versées en 2018 n’auront pas (ou peu en présence de revenus exceptionnels) d’impacts.
– Soit d’attendre 2020 pour effectuer les prochains versements.
Pour les primo souscripteurs de PERP (c’est-à-dire les personnes qui n’ont pas encore de PERP mais souhaiteraient en souscrire un) : la mesure transitoire ne s’appliquera pas. Il convient donc d’attendre 2019 pour souscrire un PERP et y faire un premier versement car en 2018, le versement n’aura fiscalement d’intérêt qu’en présence de revenu exceptionnel.
De la même manière, si aucun versement n’a été effectué en 2017, il conviendrait de ne pas verser sur le PERP en 2018 et attendre 2019 ou 2020 pour effectuer le prochain versement.
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